i've prepared a lecture on why i have to leave

(de l'art de publier maintenant un article presque entièrement rédigé en juin, you go Juliet)

Je redeviens un peu plus régulière dans mes reviews parce que plus ça va, plus j'ai l'impression qu'un Alzheimer précoce risque de me tomber sur le nez d'ici quelques années et ça sera bien dommage à ce moment là d'avoir décidé d'investir quelques milliers d'euros dans des places de concerts pendant mes études au lieu d'épargner et de rester chez moi au calme pour relire mes cours. J'ai d'ailleurs mis y'a peu de temps un point final à la phase 1 de mes études supérieures et j'étais bien contente de moi, comme vous le savez le démarrage s'était montré un peu laborieux. Les trois dernières semaines furent donc riches en fichage de cours auxquels j'avais oublié d'assister (la linguistique ♥) et en concerts me menant à une ruine parfaitement assumée. Chronologiquement ça a donné ça:


  • 21 mai: The Postal Service
De toute la liste, c'était probablement ceux que j'attendais avec le plus d'impatience, pour des raisons assez évidentes de caractère probablement unique de ce concert sur le sol français (je les vois assez mal refaire un album et encore moins revenir à Paris parce qu'on est un peu le lieu à éviter numéro 1 des groupes des amériques en tournée en Europe). Je voue une passion sans limite à Ben Gibbard que j'aurais donc eu la chance de voir 3 fois ces 12 derniers mois, une fois avec Death Cab For Cutie (également au Trianon), une fois en solo au Café de la Danse et enfin avec le Postal Service. Chaque concert était exquis à sa manière mais là pour une raison qui m'échappe un peu je mourrais vaguement de stress donc j'ai pas mal bu et chanté très fort et très faux et ô que c'était doux, que Ben trépignait élégamment et que Jenny Lewis n'était que rayonnement. L'amour était absolu dans mon coeur et la semaine ne pouvait pas mieux commencer.
  • 22 mai: Deerhunter
Deerhunter et moi, c'est d'abord une très longue liste d'occasions manquées. Ils sont dans mon radar depuis le lycée et la sortie de Microcastle, j'ai pas mal d'affection pour eux (spécifiquement pour le guitariste Lockett Pundt, on va pas se mentir - je crois que j'ai déjà évoqué le cas Lotus Plaza sur ce blog il y a quelques années mais l'amour est toujours bien présent, même après avoir manqué de perdre l'audition en allant les voir sur une péniche à Lyon) et pourtant je suis parvenue à rater tous leurs passages à Paris depuis que je vis ici. J'ai une bonne liste d'excuses recevables pour chaque date mais c'est pas forcément intéressant, ce qui importe c'est qu'il y avait un trou en forme de cerf dans mon existence musicale et que c'était plutôt positif d'enfin pouvoir le combler. Les mecs ont joué un set très largement porté sur Monomania, dernier album que je maîtrisais assez mal au moment du concert, mais c'était quand même cool, cependant je voudrais que Lockett chante en permanence parce que Desire Lines = 3° merveille du monde. On est sorti du truc avec des jolies vibrations dans les oreilles.
  • 25 mai: Grizzly Bear
Difficile de pas résumer ce concert en utilisant des onomatopées débiles exprimant l'amour, le ravissement, la niaiserie et l'émotion. Grizzly Bear, c'est les tenants du titre "meilleur concert de ma vie" dans mon coeur depuis fin 2009 et une Cigale parfaite que j'avais reviewé titre par titre à l'époque (traitement réservé aux life-changing experiences: eux, Blur, un ou deux autres groupes). J'avais eu l'occasion de les revoir et de roucouler un peu au Pitchfork Festival à l'automne mais les sets de festivals ne sont par définition jamais suffisants, et j'étais donc pleine d'anticipation pour ce concert qui tombait en plus le soir de mes 2 premiers partiels, ce qui impliquait le besoin d'un sacré remontant. Ils n'ont pas déçu et je veux donc bien entendu toujours épouser Chris Taylor, et on notera que je me tiens quand même vachement mieux qu'il y a 4 ans puisque cette fois ci je ne me suis pas littéralement cassé la gueule quand ils ont entamé Knife.
  • 26 mai: Phoenix
Là encore je suis arrivée au concert un peu larguée sur le dernier album en date (j'avais pas le temps, je suis une mauvaise fan, etc) et c'était la date que j'anticipais le moins de la semaine et donc probablement la meilleure surprise du lot: pour une fois, le public parisien était particulièrement réveillé et motivé, ça gueulait avec application dans tous les sens et la setlist était irréprochable, même les medleys un peu douteux sur le papier n'apparaissaient en rien forcés dans le contexte live. Thomas Mars a escaladé avec aisance le balcon sous le regard bienveillant de sa femme et tout le monde était très content qu'il ne se casse pas le cou en en redescendant. J'en suis sortie la mèche humide et ravie de les revoir peu après aux Eurocks.
  • 29 mai: Vampire Weekend
Encore un groupe de mon coeur dont l'écoute me renvoie systématiquement à 2008 (quelle belle époque c'était !) et qui a maintenant bien grandi, contrairement à son public. Je sais pas trop où étaient les vrais fans mais en tout cas pas vraiment autour de moi vu la mollasserie ambiante de l'audience ce soir là, ce qui est à peu près ma source de frustration numéro 1 en concert, devant le son pourri et les groupes en retard. Fort heureusement, j'ai des amis de qualité qui étaient prêts à chanter les guitares avec moi, sinon j'aurais probablement décidé de taper sur des gens au hasard pour qu'ils retirent au moins un souvenir des 40€ qu'ils avaient quand même déboursé pour rester complètement statiques. Têtes de bites. Sinon VW ont joué Hannah Hunt donc de leur côté le contrat était rempli, même si le set n'a jamais vraiment décollé. Du coup pas exactement la motivation de retourner les voir au Zénith.
  • 3 juin: The Stone Roses
Nous avions eu l'an dernier la chance avec mon amie Julie de les admirer dans le cadre éternellement sublime du théâtre romain antique de Fourvière en compagnie d'anglais éméchés portant des bobs citrons et ça reste à ce jour un souvenir très doux, on avait même eu droit à Eric Cantona venant rejoindre la première partie sur scène pour un Should I Stay or Should I Go mémorable. Là, c'était un peu moins ça, Ian Brown chantait n'importe comment et parfois pas en rythme, ce qui peut être ok quand tu joue à Singstar chez toi mais moins quand t'es dans une Cigale pour laquelle les gens ont décaissé 50€ (je parle beaucoup du prix des places de concert parce que ce mois m'a quand même bien maltraité le porte monnaie donc faut que j'extériorise un peu ma douleur). Heureusement pour notre plaisir, y'avait des hordes d'anglais bien de Manchestah pour orner la salle de leurs petits polos, jolies coupes de cheveux à franges et pattes et de leurs vocalises les plus mélodieuses. Du coup oui, c'était assez karaoké comme ambiance mais ça restait honnête, même avec un chimpanzé pas totalement apprivoisé en guise de frontman. Le parallèle Ian Brown/ primate est usé mais toujours autant d'actualité.
  • 8 juin: Kurt Vile
Bon là pour le coup je sais si je suis en mesure de très bien reviewer parce que j'avais quelques bières de trop dans le système, mais Kurt était à peu près charmant et juste dans ses interprétations, donc pas grand chose à ajouter. J'étais contente mais faudra que je retourne le voir en fin d'année pour approcher ça avec plus de professionnalisme quand même.
  • 10 juin: The Killers
Pour approximativement la cinquième fois de ma vie, j'ai accepté de me déplacer jusqu'au Zénith pour voir un concert. C'était les Killers, je les ai jamais vus alors qu'ils font partie de mon top 10 lastfm (ce qui signifie essentiellement qu'ils font partie du cercle très fermé de groupes donc je connais tou(te)s les paroles / la vie / les noms de leurs gosses) et je m'y rendais avec deux potes aussi motivées que moi pour faire de cette soirée le karaoké suprême de leurs existences, la joie était donc bien présente. Et ils étaient tout simplement fabuleux, spécialement Brandon Flowers qui est le mormon numéro 1 de mon coeur et qui n'était ce soir là qu'amour et sautillements de petit criquet trop joli pour être honnête. La setlist était très équilibrée et le dernier album sonnait finalement pas mal du tout sur scène, ce qui était un peu la surprise du jour, puis surtout ils avaient des canons à paillettes en forme d'éclairs, ce qui est incontestablement un des trucs les plus cools qui soit au monde. Ca valait bien ses trois litres de transpiration et des cordes vocales flinguées le lendemain.
  • 14 juin: Dowsing + Annabel
Derniers mais pas des moindres, double affiche emo / Count Your Lucky Stars à Paris. Ce genre de tournée parfaite ne fait pas très souvent d'arrêt par chez nous donc il est important de ne pas passer à coté et d'en profiter pleinement, et rien ne pouvait ce soir là nous arrêter puisque nous nous sommes rendus à l'Amsterdam, en quasi bout de ligne 9 (c'est à dire à peu près les limites du monde connu) pour admirer ces charmants petits américains. La soirée ne manquait pas en absurdité, ayant lieu dans un bar aux habitués rougeauds cinquantenaires avec serveuse aux tenues d'inspiration très vaguement tyrolienne où le chemin des toilettes passait par la petite scène de fortune, mais les deux groupes se sont quand même remarquablement démerdés, particulièrement Annabel qui ont réussi à sortir un truc complètement planant assez surprenant, et dont le final sur Our Days are Numbered (si ma mémoire est bonne...) touchait au sublime. Le son laissait un peu à désirer chez Dowsing, mais difficile de les blâmer compte tenu des circonstances. Bref j'étais bien contente.

Commentaires

Paysan a dit…
Et beh. Quel retour.

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