We Spent Our Last Five Dollars On A Bottle Of Wine


Les dernières semaines ayant été un peu merdiques sur les bords, il m'avait semblé judicieux de vous les épargner, jusqu'à ce que je me réveille ce matin avec l'envie de m'immerger à nouveau dans le monde fascinant des blogs. On va pas se mentir, twitter c'est bien marrant et très prenant, mais à l'arrivée tu es souvent extrêmement frustré par ce paradoxe permanent entre le trop plein d'informations dans ta time-line et le vide intersidéral niveau contenu auquel tu es en même temps confronté. Puis le côté "absence de but précis mais j'aime bien remplir des pages entières" de mon blog me manquait, voilà tout. Pour commencer je vais tenter de vous résumer les derniers concerts auxquels j'ai assisté.


Dans un premier temps y'a eu Band of Horses à l'Album de la Semaine. Alors j'étais contente de constater que les mecs du groupes étaient recouverts de tatouages (forcément), et presque choquée de voir à quel point ils étaient capables de chopper ton coeur avec les deux mains, de le tordre violemment pour l'essorer avant de le balancer à tes pieds dans un sale état. Comme je suis malgré tout assez digne et qu'il y avait des caméras partout, j'ai retenu les larmes. La semaine suivante il y a eu le retour des Foals en terre Parisienne avec leur passage au Trabendo. C'était bien, voir très bien (en tout cas supérieur à leur concert dans la même salle il y a tout juste deux ans), et je me suis récupéré un Yannis humide sur les genoux. Le lendemain je me suis retrouvée dans un authentique squat de Ménilmontant, la Miroiterie, pour un concert de punk français. Une expérience fascinante à vivre entre amis, prévoir des vêtements qui ne craignent pas le vieux rhum coca douteux, et prendre ses précautions pour ne pas avoir recours aux toilettes locales. Plus tard dans la soirée on a pris la direction du Scopitone pour se rendre au DJ set que devait donner le groupe d'Oxford, et là j'ai tenu une ou deux heures avant de m'endormir dans un canapé, trop de schizophrénie pour moi dans la même journée. Ensuite j'ai eu des vacances, je suis partie à Barcelone, j'étais contente mais le problème c'est qu'il fallait ensuite retourner à Paris, et comme je venais tout juste de négocier mon redoublement, le coeur n'y était pas forcément.

Pour la reprise, je me suis rendue au second Bataclan de LCD Soundsystem. James Murphy ayant été un homme plutôt important pour moi en Seconde et en 1°, j'étais ravie de pouvoir tester la chose en live avant de toute façon revoir le groupe aux Eurockéennes de Belfort. Très facilement dans mon top 3 des concerts 2010, l'ambiance était excellente dans la salle malgré le pourcentage élevé d'hipsters à moustache au m² et le côté hammam de l'endroit. Cependant force est de constater que les morceaux de This Is Happening n'avaient pas du tout la même puissance que le reste, les highlights se situant plutôt sur Tribulations ou New York I Love You But You're Bringing Me Down. Bon puis je trouve que Drunk Girls est une chanson agaçante, mais ce genre de chose devient un détail dès qu'ils se mettent à jouer Get Innocuous!. Pour finir, le Black Rebel Motorcycle Club s'est produit dans la même salle quelques jours plus tard, ce qui est une coincidence intéressante puisque Sound of Silver et Baby 81 correspondent exactement à la même période de mes années lycées, soit le printemps 2007. Je continue à rattraper le retard live que j'ai accumulé dans mon Ardèche natale, ce qui est assez prenant. Les Américains n'ont pas faillis à leur réputation, ont joué pendent plus de deux heures dans une atmosphère de quasi récueillement, en laissant peut être un peu trop de place dans la set list à Beat The Devil's Tattoo, effort que j'ai trouvé assez largement inférieur à Baby 81.

Maintenant que vous savez tout de mes activités nocturnes, parlons un peu Australie. Je suis récemment allée voir Picnic at Hanging Rock, un film en provenance du pays des koalas datant de 1975. La chose est très vaporeuse, et à vrai dire je n'ai pas vraiment compris où le réalisateur voulait en venir, cependant le côté contemplateur de la chose m'a donné l'occasion de fantasmer un peu sur cette nation éloignée. Du coup lors de ma crise existentielle du mois dernier (pas celle de mes 18 ans mais la suivante, où j'avais décidé de quitter Sciences Po pour de bon.) je me suis dit que j'allai partir un an en Australie pour me changer les idées et m'occuper d'animaux sauvages en détresse dans le bush avant d'éventuellement revenir sur mes pas pour reprendre une existence normale. Je voulais aussi aller observer des grands blancs dans leur milieu naturel, mon côté "formatée par le commandant Cousteau", autre idole de ma jeunesse (je crois vous avoir déjà parlé de David Attenborough.) Puis 3/4 conversations avec des adultes sensés m'ont fait revenir sur ma décision, d'où le redoublement, et pour compenser ma frustration il m'a semblé pertinent de partir à la recherche d'un ou deux groupes Australiens intéressants. D'où Tame Impala. Il faut vraiment les écouter, leur premier album Innerspeaker devrait sortir sous très peu, et comme j'en suis amoureuse et qu'il sent un peu comme un mélange entre le bush et les vieux amplis poussiéreux (ou plutôt l'idée que je m'en fais - j'ai souvent une approche olfactive de la musique, je ne sais pas d'où ça vient d'ailleurs parce qu'il est assez rare que je renifle de vieils amplis), je vous ai mis deux chansons, que vous allez vous faire un plaisir d'écouter. Y'a aussi Wolf & Cub qui sont bien intéressants, mais je n'ai rien d'eux dans mon laptop donc je me contenterai de vous diriger vers Spotify pour écouter Vessels. Je pense qu'ils ont de bonnes drogues en Australie.


Edit: je suis désolée mais j'ai du retirer la playlist.
Google et DMCA m'envoient des messages menaçants.


PS: dans les semaines à venir y'a plein de concerts excitants à Paris, notamment pour ceux qui sont branchés Chillwave un passage de mes chouchous Neon Indian par le Point Ephémère et un aprem gratuit à la Villette avec Washed Out, mais aussi Fuck Buttons et Thee Ooh Sees, donc pas d'excuses et venez me dire bonjour. Voilà tout.

Commentaires

J'avais finis par croire que tu posterais plus, quand je vois le nombre impressionnant de concert auquel tu vas j'ai une furieuse envie de venir habiter Paris, je me demande où t'as pu aller voir un film australien datant de 1975.
Mie a dit…
Il fut un temps où je croyais que MGMT était un groupe australien. La blague.
Tame Impala c'est carrément bien dis.
Et à propos, en Australie, ils boivent de la pisse ultra diluée. Pareil pour la weed. Autant fumer le gazon du voisin.
Donc ouais, les drogue, pas avec les petits touristes quoi.
Cassius a dit…
Ouais pas morte ! Ca fait plaisir, et je partage ta conception de Twitter btw. Quand sont ces chouettes concerts (j'ai pas trouvé sur le myspace de ce cher alan) ?
Juliet a dit…
@D.: je suis allée voir Hanging Rock à Lamastre, mon village Ardéchois! On a une association écran-village qui passe chaque semaine des films art et essai et également des vieilleries de ce type à l'occasion, la programmation est souvent intéressante.

@Mie: Je peux voir d'où vient ta confusion, surtout avec l'imagerie très forte autour de la plage qu'ils avaient à la sortie d'OS. Et je me débrouillerai bien quand j'irai là bas pour trouver des trucs convenables.

@Cassius: Neon Indian ouvre pour Quasi, et c'est lundi prochain si je me rappelle bien. Quand à Washed Out c'est le dimanche 6 juin je crois.
Lauriane a dit…
Bah tu ne parles pas du concert de Deerhunter ?
Oui, vraiment bien l'album des Tame Impala !
Cassius a dit…
Ok, ouais ben Washed Out m'aurait carrément branché, mais pas possible. Par contre je serais à Paris le 1er juin, donc si t'as rien de prévu, je te paye une bière avec plaisir !
Juliet a dit…
@Lauriane: va mourir.
@Cassius: ça marche complètement!
Heard a dit…
En fait c'est surtout de l'amour pour Nikolai, parce que les autres Strokes en prennent tous un peu pour leur grade, mais Nikolai je sais pas, on se demande toujours un peu ce qu'il fait là, et même lui a l'air de se poser la question, moi ça me touche. Et puis j'aime beaucoup Nickel Eye en plus.

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